Speedy Graphito (né en 1961)
Est-il besoin de répéter la place faite, depuis des années, par le Centre Cristel Éditeur d’Art à un certain Gudmundur Gudmundsson, plus connu sous le nom d’Erró ? Ce qui explique la place qu’il fait aujourd’hui à un certain Olivier Rizzo, nom officiel d’un artiste mondialement applaudi sous les traits iconiques de Speedy Graphito. Car chacun en atteste, et notre cher Erró le premier : une force, une signature ! Un sens de la provocation, mais aussi un sens de l’harmonie, lesquels ont très tôt permis à cet ancien élève de l’école Estienne de marquer son territoire.
Que l’on s’entende bien : territoire des villes et territoire des banlieues puisque Speedy Graphito, dès les années 80, a été adoubé parmi les vedettes et les chantres du street art. À ses côtés, pour n’en citer que trois, Miss Tic, Jef Aérosol, Blek le rat… Des pseudonymes conçus pour mettre en fuite les notables, mais capables de renouveler profondément l’histoire de l’art, ainsi que l’avait pronostiqué Erró. Maintenant, Speddy Graphito, l’homme des signes et des couleurs, en est là : une figure officielle, une figure populaire. Une sorte d’exemple de l’art au XXIe siècle, invité à la fois, ou tour à tour, à entrer dans les musées et à sortir dans les rues. On notera au passage que le marché, longtemps frileux, suit désormais le mouvement : depuis février 2016, une œuvre de Speedy Graphito peut se négocier jusqu’à 37 700 € aux enchères
C. P.